Le jardin modeste de Liliana Motta

La cour intérieure du MIAM accueille Le jardin des plantes modestes réalisé par l’artiste-botaniste Liliana Motta.


Le jardin raconte l’histoire des plantes qui sont généralement considérées comme des « mauvaises herbes », plus gênantes qu’utiles.

Les botanistes appellent ces plantes des « adventices », quand il s’agit de plantes étrangères introduites, volontairement ou pas, par l’homme.
Plus récemment, après le discours scientifique de 1992 au Sommet de la Terre à Rio de Janeiro, au Brésil, sur les dangers que ces plantes peuvent causer sur la biodiversité, on les appela des « pestes étrangères colonisatrices », « des plantes envahissantes », des « aliens » en anglais.

Ces plantes introduites, ces « étrangères », « exotiques », « allogènes », ont perdu le statut « sympathique » de mauvaises herbes, pour faire partie d’un classement plus actuel et alarmant, celui de « pestes végétales ».
Ces plantes introduites volontairement ou fortuitement par l’homme, transportées à son insu comme des passagers clandestins ou faisant partie de ses bagages, trouvent à leur arrivée un nouveau milieu, un terrain privilégié, où elles vont proliférer sans subir la concurrence de la végétation indigène.
On pourrait aussi voir les faits autrement et considérer ces plantes en termes écologiques comme des pionnières d’une succession secondaire, des transformateurs de lieux en cours de changement.

La nature en ville n’est pas un simple objet esthétique, c’est aussi un lieu d’expérimentations culturelles et sociales.
La nature en ville est étroitement liée à l’homme et à son histoire. Mais pas n’importe quelle nature ; cette nature en ville représente l’homme, elle est là à cause de lui.

Cet entourage végétal proche nous laisse souvent indifférents. Pourtant ces plantes participent à la mémoire des lieux et, à travers l’explication de leur présence, c’est notre histoire qui nous est racontée.

Aller rencontrer cette nature dans le square de notre quartier, le long des voies de communication, à la moindre ouverture du sol bitumé que nous piétinons tous les jours, nous paraît une démarche insignifiante. Pourtant c’est dans ce paysage ordinaire que nous devons reprendre nos questions sur la biodiversité. C’est dans ces lieux banalisés par le quotidien que l’expérimentation doit aussi avoir lieu.

Liliana Motta, novembre 2010

Documents joints

Publication
MIAM Musée International des Arts Modestes
Catalogue inaugural
MIAM, Sète, 2000
Dimensions : 27 x 21 cm
98 pages
ISBN : 978-2-9515966-1-0

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